Focus 77 : Envie de Santé

Laurent, infirmier passionné par l'écologie, partage son parcours professionnel marqué par une transition vers la santé environnementale. Il nous explique comment il sensibilise les citoyens et les institutions afin de redevenir acteur de leur santé et de mettre des actions en place. Guidé par le besoin de transmettre et d’accompagner, il a créé sa société « Envie de Santé » aux côtés de son épouse, Mélisa. 


ADL : Est-ce que vous pouvez nous parler de votre parcours ?

L. H. : Cela fait bientôt 30 ans que je suis infirmier. Je me suis d’abord formé en France au sein du Service de Santé des Armées dans lequel j’y ai travaillé comme infirmier militaire pendant dix ans, j’ai également passé mon Diplôme d’État d’Infirmier durant cette période. À la fin de ma carrière militaire, je me suis mis à mon compte pendant une quinzaine d’années. 

J’ai quitté la France pour aller travailler au Grand-Duché du Luxembourg pendant six ans, dans les soins palliatifs essentiellement. Je suis venu vivre dans la commune de Habay, car j'ai rencontré mon épouse, qui était installée ici. J’ai arrêté mon travail au Luxembourg car je ne me sentais pas aligné avec certaines valeurs et cela fait maintenant six mois que je travaille à l’Auberge du Vivier à Habay, une MRS. 

J'étais déjà un peu sensibilisé à l'environnement et à l'écologie et je me suis demandé s’il existait des liens entre cette passion et ma formation. Et en cherchant j’ai découvert la santé environnementale. 

Cela fait trois ans que je me forme sur le sujet. J'ai obtenu le certificat universitaire de santé environnementale à Liège, et je termine un autre certificat en développement durable à Namur. Actuellement, je suis dans une formation continue qui vient d'être créée à Namur (à l’HEPN) sur l'éco-responsabilité dans les soins. 

Ce sont des formations très enrichissantes et j’ai eu envie de les mettre en pratique afin d’aider les autres à améliorer leur santé et leur bien-être en modifiant leurs habitudes de vie . J'ai donc récemment créé ma société de conseiller en santé environnementale.

J’ai déjà eu l’opportunité de donner un cours à la Haute Ecole de la Province de Namur sur le sujet. Cela m’a conforté dans le fait que je désirais informer les citoyens au sujet de cette thématique qui est désormais devenue une passion. 

On accuse souvent les gens d'être responsables de leur maladie à cause par exemple du tabac et de l’alcool. Certes, cela en fait partie, mais il n'y a pas que des facteurs individuels. On s'aperçoit maintenant qu'il y a beaucoup de facteurs environnementaux qui jouent sur les maladies chroniques et les cancers. 

Parfois c'est aussi une démarche personnelle de s'informer volontairement et parfois c'est l'information qui vient à nous. Selon moi, les organismes publics doivent tout mettre en œuvre pour informer les citoyens sur le sujet de la santé environnementale.

L'exposition chimique est énorme pour tous les individus que ce soit au niveau de la pollution de l'habitat ou de celle provenant de l’extérieur. Le but de mes conseils, c'est de permettre aux personnes de devenir acteurs de leur santé selon leur envie, leur possibilité et leur sensibilité.

M. L. : je suis une infirmière passionnée par la photographie et j’aime immortaliser ce que la nature a à nous offrir comme les champignons, les insectes, … cela me permet de me connecter avec cette vie souvent ignorée. C’est pour cela qu’il est important pour moi de mettre en œuvre quelque chose qui puisse permette aux gens de pouvoir se reconnecter avec ce vivant. 

Je suis aussi titulaire d’un master en sciences infirmières qui me permet d’apporter des contenus basés sur les preuves scientifiques pour agrémenter notre blog et nos réseaux sociaux. J'ai également suivi des formations en sophrologie, en hypnose médicale et j'ai obtenu un certificat en transition écologique qui m’a donné envie de faire bouger les choses. 

ADL : Quels sont les services que vous proposez ?

L. H. : Je me considère comme généraliste du sujet de la santé environnementale, j'ai quelques thèmes de prédilection, je ne vais pas me spécialiser, mais j'essaie de donner de l'information claire, compréhensible et accessible, où on peut avoir des leviers et des actions concrètes pour changer les choses. Mon objectif est d’abord d’essayer de toucher le plus de monde possible via des conférences et des ateliers autour de la santé environnementale. C'est pour ça que j'essaye de passer par des organismes, des maisons médicales, des communes qui peuvent toucher énormément de monde. Et mon idée est de rendre tous ces ateliers et conférences gratuits.

Je peux également accompagner les particuliers dans une démarche plus alignée sur la santé et l’attention prêtée aux facteurs environnementaux. Les thématiques sont diverses : pollution dans l’habitat, pollution extérieure, alimentation, nuisances sonores, ondes électromagnétiques. 

Pour les polluants de l’habitat, j'ai un peu de matériel pour détecter ceux présents dans les maisons et ensuite conseiller les citoyens. J’ai un contact avec un laboratoire en France qui propose des kits de prélèvement pour analyser des moisissures par exemple. 

Et lorsque l’on travaille sur l’alimentation saine et durable, je conseille les citoyens sur comment acheter, quoi et quand et sur le fait d’essayer de consommer au maximum du bio, local et éviter l'alimentation ultra transformée.  

Je m’adapte aussi selon la situation. Par exemple, actuellement je suis en train de créer un atelier sur la sensibilisation des femmes enceintes aux perturbateurs endocriniens. Je vais parler des produits chimiques, des cosmétiques, et de tout ce qu’on retrouve dans l'habitat. Les femmes enceintes et les enfants jusqu'à l'adolescence font partie d’une population vulnérable. 

Encore une fois, la communication est très importante. L’idée n'est pas de tout interdire et de vivre reclus, c'est de limiter certains risques en adoptant une ligne de conduite plus adaptée pour la santé. 

ADL : À qui se destinent vos services ? 

L. H. : À tout le monde ! Au niveau des personnes, plus particulièrement à celles qui ont envie d'avoir l'information et d'agir au niveau de leur quotidien. 

Les institutions publiques et les maisons médicales sont des organismes qui pourraient proposer ce type de services pour améliorer la qualité de vie de leurs citoyens. 

Et mes services s’adressent aussi aux professionnels de la santé pour intégrer ces informations dans leur pratique. 

ADL : Qu’est-ce qui vous plaît dans votre activité ? 

L. H. : C'est de diffuser et d’informer afin d’aider les gens. C'est justement quand je vois tout ce qui se passe en Europe, à propos des scandales sanitaires ou alimentaires que je me rends compte de l’importance d’être informé sur le sujet. 

ADL : Si vous deviez résumer votre activité en 3 (groupes de) mots, quels seraient-ils ? 

L. H. : Santé – environnement – qualité de vie. 

ADL : Quels sont vos projets ?

L. H. : Sur le court terme, c'est de me faire connaître, de créer un réseau et d'arriver à mettre un pied dans les institutions et de les sensibiliser à la santé environnementale. 

Mon rêve en quelques sortes serait que cette activité puisse devenir mon activité principale afin de pouvoir répandre l’information et former à la santé environnementale.

M. L. : D’ici quelques mois, nous proposerons des ateliers de reconnexion à la nature, qui aurons en plus des vertus anti-stress grâce à mes connaissances acquises lors de mes formations en sophrologie et en hypnose médicale. 

J'aimerais réaliser des ateliers sur la transition écologique afin de sensibiliser aux enjeux majeurs actuels qui sont le changement climatique et l'épuisement de nos ressources.

Coordonnées

Envie de Santé - Laurent Hergott et Mélisa Lefebvre

Téléphone : +32 455 19 02 37  

Mail : [email protected]